Scène du film The Yards.
Enfin un film de pègre au ciné-club ! Ce grand classique du cinéma n'a pas cessé d'inspirer les cinéastes, chez les anciens (de Scorsese à Coppola) comme chez les jeunes réalisateurs contemporains. James Gray est de ceux-là, et nous livre un film de mafia glaçant et peu commun, The Yards (1999) que nous aurons le plaisir de vous présenter le mercredi 10 octobre, à 20h30 en salle Dussane.
A sa sortie de prison, Leo Handler (Marc Wahlberg) revient chez lui avec un seul but : rester dans le droit chemin. Il trouve du travail chez son oncle Franck (James Caan), patron de l'Electric Rail Corporation, qui règne sur le métro dans le Queens. Son ami de toujours, Willie (Joaquin Phoenix), en couple avec sa cousine Erica (Charlize Theron), l'initie aux méthodes de la société. Leo découvre la face cachée des florissantes opérations de son oncle. Témoin de chantage, corruption, sabotage et même meurtre, il est au centre d'une situation explosive : il détient un secret qui fait de lui la cible de la plus impitoyable famille de la ville... La sienne.
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Et pour résumer :
Rendez-vous le mercredi 10 octobre, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm
pour voir et revoir
The Yards
de James Gray
Etats-Unis, 1999, Couleurs, 115 min.
Réal. James Gray.
Scé. James Gray et Matt Reeves.
Mus. Howard Shore
Photo. Harris Savides
Mont. Jeffrey Ford
Int. Mark Wahlberg (Leo Handler), Joaquin Phoenix (Willie Guttierez), Charlize Theron (Erica Stoltz), James Caan (Frank Olchin), Ellen Burstyn (Val Handler), Faye Dunaway (Kitty Olchin).
Sur l'écran noir défilent les quelques titres du générique, en lettres minuscules, suivies de quelques lueurs. Les touches abstraites de lumière prennent peu à peu sens quand l'ensemble du décor émerge de l'obscurité totale : d'abord la pénombre angoissante d'un tunnel dont s'extirpe la caméra par un travelling arrière, puis la clarté d'un ciel froid et gris. C'est dit : The Yards est né du noir. La rigueur, la densité et l'économie de moyens de cette entrée en matière annoncent magistralement le deuxième film de James Gray qui avait déjà marqué les esprits avec Little Odessa (1994), l'oeuvre qui l'a révélé comme un jeune cinéaste de génie — il avait alors 24 ans. Six ans plus tard, Gray livre un film d'un classicisme éblouissant, à l'époque ignoré par le jury du Festival de Cannes. Un classicisme qui broie du noir : noirceur du film de genre ; noirceur des images qui travaillent la couleur et la composition comme autant de peintures animées ; noirceur des personnages qui réunissent brillament trois jeunes talents de l'époque (Mark Walhberg, Joaquim Phoenix, Charlize Theron) et trois acteurs essentiels d'Hollywood (James Caan, Ellen Burstyn, Faye Dunaway).
Dès sa sortie de prison, Leo Handler est accueilli à son domicile par une fête en son honneur : gâteaux, guirlandes et bannières annonçant « Welcome back Leo » sont au rendez-vous. Leo retrouve sa mère, figure centrale de son affection, sa cousine Erica — le trouble, toujours contenu, est déjà présent pendant ces retrouvailles — et son ami de toujours, Willie, qui fréquente désormais Erica. Mais l'heure n'est pas à la fête. Leo veut avant toute chose être un bon fils pour sa mère, lui fournir ce dont elle a besoin pour vivre et soigner son cœur fragile. A la recherche d'argent en quantité, Leo se tourne vers Frank, patriarche de la famille, propriétaire de la plus grosse entreprise ferroviaire de New York... et également parrain de la mafia des chemins de fer. C'est Willie qui va guider Leo au sein de cette petite pègre, en lui expliquant toutes les activités qui lui sont dévolues en tant que bras droit de Frank : corruption politique, sabotages... jusqu'à ce qu'un soir, une de leurs opérations dégénère.