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L'Impossible Monsieur Bébé de Howard Hawks (mardi 23 septembre 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Pour la première séance de l'année, venez découvrir cette comédie de remariage hollywoodienne. Un film aux personnages déjantés et au tempo incontrôlable.


Durée : 102 minutes.
Noir et Blanc.
Pays : Etats-Unis.
Année : 1937.
Avec : Cary Grant, Katharine Hepburn, Charles Ruggles.

Rapide synopsis : David Huxley, un paléontologue, est fiancé à sa secrétaire Alice. Susan, rencontrée lors d'une partie de golf, est également sensible au charme félin de David. Hélas, M. Bébé ne quitte pas la jeune femme d'une semelle. Enfin, d'une patte, car M. Bébé est un léopard...

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 23 septembre 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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L impossible monsieur Bébé
de Howard Hawks

Proposition d'analyse

La Grande ville de Satyajit Ray (mardi 10 juin 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Ne manquez surtout pas le dernier film de l'année ! Pour bien commencer les vacances, départ pour l'Inde avec Satyajit Ray.


Durée : 135 minutes.
Noir et Blanc.
Pays : Inde.
Année : 1963.
Avec : Madhabi Mukherjee, Anil Chatterjee, Haren Chatterjee.

Rapide synopsis : Subrata Mazumdar, modeste employé de banque à Calcutta, a du mal à subvenir aux besoins de sa famille. Enfreignant les traditions, sa femme Arati se décide à chercher du travail et devient représentante en porte à porte. Son mari accepte mal cette situation mais suite à un krach, il est licencié et le travail de sa femme devient d'autant plus nécessaire. C'est alors qu'une collègue anglaise d'Arati est victime d'une injustice de leur patron. Par solidarité pour elle mais au risque de perdre son propre emploi, Arati décide de prendre sa défense...

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Rendez-vous le mardi 10 juin 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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La Grande ville
de Satyajit Ray

Proposition d'analyse

Le chanteur de jazz de Alan Crosland (mardi 3 juin 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Venez découvrir l'un des premiers films parlants. "Attendez un peu, vous n'avez encore rien entendu."


Durée : 88 minutes.
Noir et Blanc.
Pays : Etats-Unis.
Année : 1927.
Avec : Warner Oland, Al Jolson, May McAvoy.

Rapide synopsis : Rabinowitz, chantre d'une synagogue, souhaite que son fils Jakie lui succede. Mais celui-ci prefere le jazz. Chasse par son pere, il devient celebre, maquille en noir, comme vedette de jazz, sous le nom de Jack Robin.

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Rendez-vous le mardi 3 juin 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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Le chanteur de jazz
de Alan Crosland

Proposition d'analyse

Angèle et Tony de Alix Delaporte (mardi 27 mai 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.


Durée : 1h27 minutes.
Couleur.
Pays : France.
Année : 2011.
Avec : Clotilde Hesme, Grégory Gadebois.
Rapide synopsis : Un port de pêche en Normandie. Angèle a de bonnes raisons de se construire une nouvelle vie lorsqu’elle débarque dans celle de Tony, marin pêcheur en quête de sentiments. Malgré le désir qu’il a pour elle, Tony garde ses distances. Angèle le cherche. Tony l’observe. Trop belle, trop déroutante, il ne peut croire qu’elle est là pour lui…
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en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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Angèle et Tony
de Alix Delaporte

Proposition d'analyse

Notre pain quotidien de Nikolhaus Geurhalter (mardi 20 mai 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.


Durée : 92 minutes.
Couleur.
Pays : Autriche.
Année : 2007.

Rapide synopsis : Pendant deux ans, Nikolaus Geyrhalter a placé sa caméra au coeur des plus grands groupes européens agricoles, nous donnant accès des zones inaccessibles. Il a filmé les employés, les lieux et les différents processus de production pour réaliser un documentaire cinéma qui interroge et implique intimement chaque spectateur.

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en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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Notre pain quotidien
de Nikolhaus Geurhalter

Proposition d'analyse

Boxing Gym de Frederick Wiseman (mardi 13 mai 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Pour clôturer le cycle Boxe, il est temps de pratiquer. Quoi de mieux que joindre ce club de boxe à Austin, Texas, filmé dans ce documentaire de Frederick Wiseman.

Durée : 91 minutes.
Couleur.
Pays : Etats-Unis.
Année : 2011.
Avec : Richard Lord.
Rapide synopsis : Austin, Texas. Richard Lord, ancien boxeur professionnel, a fondé son club de boxe Lord's Gym, il y a seize ans. Des personnes d'origines et de classes sociales et d'âge différents s'entrainent dans ce gymnase : hommes, femmes, enfants, docteurs, avocats, juges, hommes et femmes d'affaires, immigrants, boxeurs professionnels ou aspirants professionnels côtoient de simples amateurs et des adolescent en quête de force et d'assurance.
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Boxing Gym
de Frederick Wiseman

Proposition d'analyse

Kids Return de Takeshi Kitano (mardi 6 mai 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Pour continuer le cycle boxe, venez découvrir ce très beau film de Takeshi Kitano (L'été de Kikujiro, Hana Bi...) qui narre l'histoire de deux jeunes hommes, en perte de repères. L'un se met à la boxe, l'autre l'accompagne... pendant que leurs chemins s'éloignent. Une bande-son au rythme endiablé, signée Joe Hisaishi. A découvrir, absolument !


Durée : 107 minutes.
Couleur.
Pays : Japon.
Année : 1997.
Avec : Masanobu Ando, Ken Kaneko, Leo Morimoto.

Rapide synopsis : Itinéraire de deux copains d'école qui tentent de s'en sortir par l'intermédiaire de la boxe.

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Kids Return
de Takeshi Kitano

Proposition d'analyse

Rocco et ses frères de Luchino Visconti (mardi 29 avril 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

La boxe arrive au ciné-club pour un nouveau cycle musclé ! Un voyage thématique à travers l'histoire du cinéma, de Visconti à Frederick Wiseman, de la fiction au documentaire, de l'Europe au Japon, en passant, bien sûr, par les Etats-Unis. Boxeurs, cinéphiles et curieux de tous les horizons y trouveront leur compte ! Trois films pour mieux voir et comprendre quelle place un sport de combat comme la boxe, hautement photogénique, peut prendre sur grand écran.


Durée : 177 minutes.
Noir et Blanc.
Pays : Italie, France.
Année : 1960.
Avec : Renato Salvatori, Paolo Stoppa, Roger Hanin.

Rapide synopsis : Fuyant la misère, Rosaria et ses quatre fils quittent l'Italie du Sud pour Milan où vit déjà l'aîné Vincenzo. Chacun tente de s'en sortir à sa façon. Mais l'harmonie familiale est rapidement brisée : Rocco et Simone sont tous les deux amoureux d'une jeune prostituée, Nadia.

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Rocco et ses frères
de Luchino Visconti

Proposition d'analyse

La Bataille dans le ciel de Carlos Reygadas (mardi 22 avril 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

La Bataille dans le ciel est un exemple essentiel du cinéma mexicain contemporain. Oscillant entre réalisme viscéral et allégorie cosmique, Reygadas explore la fracture radicale entre riches et pauvres dans le Mexico d'aujourd'hui. Cette séance est organisée en partenariat avec ECLA et Artlas, et sera présentée par Daniel R. Quiles, professeur au School of the Art Institute of Chicago.


Durée : 88 minutes.
Couleur.
Pays : France, Belgique, Mexique, Allemagne.
Année : 2005.
Avec : Marcos Hernández, Anapola Mushkadiz, Bertha Ruiz.

Rapide synopsis : Marcos, le chauffeur d'un général, est hanté par l'issue tragique d'un enlèvement d'enfant qu'il a perpétré avec sa femme. Fragilisé, il se confesse à Anna, la fille de son patron...

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La Bataille dans le ciel
de Carlos Reygadas

Proposition d'analyse


Batalla en el cielo, le deuxième film du réalisateur Carlos Reygadas, est un exemple essentiel du cinéma mexicain contemporain. Oscillant vertigineusement entre réalisme viscéral et allégorie cosmique, Reygadas explore la fracture radicale entre riches et pauvres dans le Mexico d'aujourd'hui. Contrairement à de précédents films portant sur la face obscure du pays, tel qu'a pu les réaliser Alejandro González Iñárritu (Amores Perros, 2000), l'image de Reygadas de la société contemporaine évite les leçons de morale ou de sentimentalité, alors même que la désastreuse guerre de la drogue vient de commencer et fait rage entre le gouvernement et les narcotrafiquants pour près d'une décennie. Compte tenu de son objet, la citation de Reygadas à Godard et Tarkovski n'est pas tout à fait un hommage à la critique corrosive. Financé conjointement par des producteurs français, allemands, et mexicains, c'est la collaboration internationale au service de la crise éthique: ce cri à l'aide immaculé implique les autres versants de la planète.

-Daniel Quiles

Postdoc Artlas et Professeur en Histoire de l'art, Théorie et Critique à Chicago (School of the Art Institute).

Tabou de Miguel Gomes (mardi 15 avril 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Mêlant réalisme et merveilleux, Tabou est un "film de fantômes", une tragédie sentimentale qui s'est passée il y a cinquante ans, un peu avant le début de la guerre coloniale portugaise.


Durée : 110 minutes.
Noir et Blanc.
Pays : France, Portugal, Brésil, Allemagne.
Année : 2012.
Avec : Teresa Madruga, Laura Soveral, Ana Moreira.

Rapide synopsis : Une vieille dame au fort tempérament, sa femme de ménage Cap-Verdienne et sa voisine dévouée à de bonnes causes partagent le même étage d'un immeuble à Lisbonne. Lorsque la première meurt, les deux autres prennent connaissance d'un épisode de son passé : une histoire d'amour et de crime dans une Afrique de film d'aventures.

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Tabou
de Miguel Gomes

Proposition d'analyse

Les Hommes le dimanche de Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer (mardi 8 avril 2014, 20h30). SÉANCE SPÉCIALE : CINÉ-CONCERT ÉLECTRO !


Bande-annonce du film.

Nous sommes wirklich glüklich de projeter en musique Les Hommes le Dimanche, film vertigineux de Robert Siodmak réalisé en 1929, co-scénarisé par Billy Wilder et Fred Zinnemann. Berlin, fin des années 1920, deux hommes, deux femmes, un dimanche au bord de l'eau ; entre fiction et documentaire, le film nous donne à voir la vérité des instants éparpillés, la préciosité de l'unique jour chômé dans ce qu'il incarne de promesses et d'historicité. Pierre Desprats, musicien et performer, notamment au sein du groupe Karelle , poursuivra cette quête de l'authenticité au gré de mouvances électroniques.


Durée : 74 minutes.
Noir et Blanc.
Pays : Allemagne.
Année : 1929.
Avec : Erwin Splettstosser, Wolfgang von Waltershausen, Christel Ehlers.

Rapide synopsis : Le week-end berlinois de cinq jeunes gens de condition modeste. Un des derniers films muets allemands et la premiere mise en scène de Robert Siodmak.

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Les Hommes le dimanche
de Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer

Proposition d'analyse

Tampopo de Juzo Itami (mardi 1er avril 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Après les westerns spaghettis, voici un western ramen. Venez (re-)découvrir un film qui donne de l'appétit.


Durée : 114 minutes.
Couleur.
Pays : Japon.
Année : 1985.
Avec : Tsutomu Yamazaki, Nobuko Miyamoto, Koji Yakusho .

Rapide synopsis : Une farce se tramant autour d'un restaurant de soupes de nouilles d'une jeune veuve nous fait decouvrir un Japon peu orthodoxe. Tout se renverse dans les traditions quand Goro, routier a la degaine de cow-boy, entre dans la vie de Tampopo et decide de lui montrer comment on fait une soupe de nouilles reussie. Alors que les ouvriers n'ont que dix-huit minutes pour dejeuner, Juzo Itami declare: "Les seuls plaisirs auxquels les Japonais aspirent sont la nourriture et le sexe... parfois les jeux audiovisuels..."

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Tampopo
de Juzo Itami

Proposition d'analyse

La Vie est immense et pleine de dangers de Denis Gheerbrant (mardi 25 mars 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Venez découvrir ce documentaire sur le service cancérologie de l'institut Curie. Denis Gheerbrant transmet, par sa façon de filmer, son regard original sur ces enfants qu'il a choisi de rencontrer seul avec sa caméra.


Durée : 80 minutes.
Couleur.
Pays : France.
Année : 1995.

Rapide synopsis : La vie de Cédric et de ses amis au sein du service cancérologie de l'Institut Curie à Paris. Le réalisateur les accompagne au gré de leurs combats contre la maladie, de leurs réflexions, de leurs questions et de leurs révoltes.

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La Vie est immense et pleine de dangers
de Denis Gheerbrant

Proposition d'analyse

Le film commence par un mal de ventre du personnage principal, Cédric, 8 ans. Celui-ci se retrouve diagnostiqué d'un cancer et plongé dans l'univers du service de cancérologie de l'Institut Curie. Durant les 9 mois de traitement, Denis Gheerbrant le suivra, seul avec sa caméra.

Une genèse technique ambiguë

Bien que Denis Gheerbrant ait suivi une formation de réalisateur autant que d'opérateur, ses premières années à la sortie de l'IDHEC furent consacrées à un travail assez solitaire, le plus souvent dans la rue et la photographie. Il contribue ensuite au travail d'autres réalisateurs jusqu'en 1984, mais ce n'est qu'alors qu'il recommence à faire ses propres films. Dès lors Denis se démarque par ses sujets difficiles (Amour rue de Lappe, Question d'identité): "Je titubais parfois sous le poids du malheur des gens que je filmais." Cela ne l'empêche pas en 1992 de se présenter à l'institut Curie avec pour but avoué de faire un film sur ce qu'il appelle "le scandale de la mort possible d'un enfant". Il rencontre alors Cédric qui vient d'y arriver, et qui accepte de devenir le sujet d'un documentaire.

Cependant Denis ne plonge pas intégralement dans une volonté de réaliser un documentaire, où plutôt s'impose pour La vie est immense et pleine de dangers de multiples contraintes. Tout d'abord il s'occupera seul de la prise d'image et de son, caméra sur l'épaule.

Sayat Nova, la couleur de la grenade de Sergei Paradjanov (mardi 18 mars 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Venez découvrir ce film qui ne ressemble a aucun autre. Sergei Paradjanov invente un langage pictural qu'on peut qualifier de cinéma moyenâgeux.


Durée : 78 minutes.
Couleur.
Pays : Russie.
Année : 1969.
Avec : Sofiko Tchiaourelli, M. Alekian, V. Galestian.

Rapide synopsis : Evocation de la vie du poete armenien Sayat Nova, dont on situe l'existence entre 1717 et 1794 en une serie de plusieurs tableaux.

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Sayat Nova, la couleur de la grenade
de Sergei Paradjanov

Proposition d'analyse

Une voix unique du bazar du cinéma

Certains critiques de cinéma ont l’habitude fâcheuse de dire ou d’écrire des choses du genre : « Qui n’a pas vu ce film, n’a rien vu », ou bien « Qui ne connaît pas l’œuvre de ce réalisateur ne sait pas ce que le cinéma est capable de faire ». Il est toujours recommandable d’effacer cette tournure. Une tournure bête, puisqu’elle instaure une objectivité inexistante – le cinéma, c’est la diversité ! Une polyphonie, ou un bazar peut-être – que ce soit du côté de ceux qui le produisent ou de ceux qui le regardent. Bien sûr, il y a des voix ou des standards plus ou moins fascinants, plus ou moins influents. Car tout dépend, en tant que spectateurs par exemple, de nos connaissances, de nos habitudes rétiniennes. Ou simplement de notre goût et de l’ambiance. Pourtant, même en me forçant de rester modeste, je dirais que la voix de Serguei Paradjanov est tellement unique qu’il serait imprudent de ne pas l’avoir écoutée au moins une fois (ou au moins d’avoir essayé de l’écouter). Le seul moyen efficace de décrire l’œuvre paradjanovienne serait peut-être cette métaphore du bazar – un film de Paradjanov c’est aussi un bazar. Sayat-Nova est un tel bazar, tout en étant un film, ou se donnent rendez-vous la poésie, la peinture, la passion et la vie. Et pas seulement.

La Vraie Vie (dans les bureaux) de Jean-Louis Comolli (mardi 11 mars 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Le critique et documentariste Jean-Louis Comolli, ancien directeur des Cahiers du Cinéma, vient nous faire découvrir un film poignant, juste et lumineux : La Vraie Vie (dans les bureaux), 1993. Dans ce documentaire, il nous donne à entendre comme jamais le "monologue du travail contraint" dans toute son émouvante banalité.


Durée : 78 minutes.
Couleur.
Pays : France.
Année : 1993.

Rapide synopsis : D'octobre à décembre 1992, Jean-Louis Comolli a promené sa caméra dans les locaux d'un centre de Sécurité sociale parisien, la Caisse régionale d'assurance maladie d'Ile-de-France. Essentiellement composé d'interviews, que ponctuent de longs travellings dans le dédale des couloirs et des différents services administratifs, ce passionnant reportage "in situ" donne la parole à ces employé(e)s anonymes du secteur tertiaire, qui évoquent, avec enthousiasme, humour ou amertume, leur travail et leur vie quotidienne dans les bureaux.

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en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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La Vraie Vie (dans les bureaux)
de Jean-Louis Comolli

Proposition d'analyse


Biographie du réalisateur

Jean-Louis Comolli découvre le cinéma au ciné-club d’Alger de Barthélémy Amengual. Par la suite, son arrivée à Paris, et son entrée aux Cahiers du Cinéma en 1962 (où il restera jusqu'en 1978), le politisent. C’est sous sa direction (1966-1971) – comme il le raconte dans le documentaire À voir absolument (si possible) (2012) - que les Cahiers se gauchisent et s’ouvrent aux « vents du monde et de la pensée » : les cinémas nationaux (le cinéma brésilien), les cinémas politiques, les mouvements sociaux et de libération nationale, les nouveaux penseurs (Roland Barthes, Michel Foucault, Jacques Lacan...), et les autres arts. Comolli est en effet un amateur éclairé de jazz : il a régulièrement collaboré à Jazz Magazine, dirigé par un autre ancien du Ciné-club d'Alger, Philippe Carles, avec lequel il a écrit Free Jazz, Black Power (1971). Depuis son départ des Cahiers, il a continué d'écrire, prolixement, sur le cinéma, pour Trafic ou Images Documentaires, et a publié de magistraux essais semi-autobiographiques chez Verdier : Voir et Pouvoir en 2004, Cinéma contre spectacle en  2009 et Corps et cadre en 2012. Il a également enseigné à la Fémis et Paris VIII.

 

Si l'on excepte un premier documentaire remarquable sur les élections législatives à Asnières de juin 1968, co-réalisé avec André S. Labarthe, Les Deux Marseillaises, son travail de critique commence par mener Comolli à la fiction. Il y interroge l'engagement politique de gauche, comme dans La Cecilia (1976) ou L'ombre Rouge (1981). C'est seulement en 1987, avec le tournage de Tabarka, que Comolli "découvre enfin l’émotion majeure de filmer ses contemporains en documentaire, c’est-à-dire dans leur fiction et pas seulement dans la mienne" (Voir et Pouvoir). Il ne s'arrêtera plus : parmi une filmographie prolifique, on peut distinguer tout un pan de son œuvre consacrée à la politique (La Série Marseillaise (1989-2008), Tous pour un! (1988), L'affaire Sofri (2001), etc.) et en particulier au front national (Jeux de rôles à Carpentras (1998)), et un autre à la société humaine et en particulier au travail humain sous ses formes créatives comme aliénantes (Naissance d'un hôpital (1991), La Vraie Vie (dans les bureaux) (1993), etc.). 

Artémis, cœur d'artichaut de Hubert Viel (mardi 4 mars, 20h30)


Bande-annonce du film.

Venez découvrir un film plein de fraîcheur en présence du réalisateur et d'un(e) membre de son équipe. La discussion sera co-animée par Antoine Héraly du Septième Continent.


Durée : 64 minutes.
Couleur.
Pays : France.
Année : 2013.
Avec : Frédérique Barré, Noémie Rosset, Hubert Viel .

Rapide synopsis : Un passage dans la vie d'Artémis, déesse lunaire parachutée dans le monde contemporain. Etudiante en lettres solitaire et mélancolique, sa vie bascule quand elle rencontre l'exubérante nymphe Kalie. Histoire d'une amitié foudroyante.

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 4 mars 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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Artémis, cœur d'artichaut
de Hubert Viel

Proposition d'analyse

D’ORTIES ET D’EAU FRAICHES

Après avoir loué la déesse de la Chasse, le poète grec Callimaque a rendu les armes en 240 avant Jésus-Christ. Trois millénaires plus tard, Hubert Viel, authentique Hermès de la narration, décide de bousculer la jeune femme dans son indolence neurasthénique, de l’extirper de son enlisement dans la quotidienneté ; car, comme chacun sait, « l’éternité c’est long, surtout vers la fin » (Plusieurs individus sont soupçonnés d’avoir commis ce trait d’esprit. Pour des motifs écologiques, nous ne pourrons pas tous les nommer ici et préférons donc n’en nommer aucun. Cependant, si vous en êtes l’auteur, n’hésitez pas à nous le signaler). Pour le messager omniscient des pauses narratives, il s’agit donc de reprendre en main la destinée d’Artémis, je dirais même plus, caméra au poing.

Un matin, un jardin. Super 8 lancé, Super Viel s’exprime : le mythe peut retrouver son cours. Il suffit qu’Artémis ouvre sa fenêtre pour que le relais narratif s’opère : nous resterons de son côté, à quelques exceptions près, le narrateur étant trop occupé pour endosser son rôle à temps plein, puisqu’à l’instar d’Artémis, il a plusieurs cordes à son arc : scénario, production et composition de la bande son , douce dérive psychédélique. Artémis s’émancipera peu à peu du rôle qu’elle pensait devoir accomplir : vierge effarouchée, dédaignant le commun des mortels à l’exception des enfants et des animaux, ne jurant que par les orties séchées, elle rencontre la nymphette Kalie, « inconnue aux mœurs étranges mais sympathique », et s’autorise une virée hors de Caen pour vivre une nouvelle matière à Hymnes, laquelle instaure dans la diégèse du film une ligne d’harmonie délectable entre cinéma de chambre et cinéma de plein air.

La Mauvaise éducation de Pedro Almodovar (mardi 25 février, 20h30)


Bande-annonce du film.

Mardi 25 février, le ciné-club donne carte blanche à l'Hômonerie. Leur choix ? La Mauvaise éducation de Pedro Almodovar (2003). Un film fort et poignant, avec Gael Garcia Bernal. Projection suivie d'une discussion.


Durée : 110 minutes.
Couleur.
Pays : Espagne.
Année : 2004.
Avec : Gael García Bernal, Fele Martínez, Javier Cámara.

Rapide synopsis : Deux garçons, Ignacio et Enrique, découvrent l'amour, le cinéma et la peur dans une école religieuse au début des années soixante. Le père Manolo, directeur de l'institution et professeur de littérature, est témoin et acteur de ces premières découvertes. Les trois personnages se reverront deux autres fois, à la fin des années 70 et en 1980. Cette deuxième rencontre marquera la vie et la mort de l'un d'entre eux.

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La Mauvaise éducation
de Pedro Almodóvar

Proposition d'analyse

No de Pablo Larraí­n (mardi 18 février 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Chili, 1988 ou comment la publicité entre dans l'histoire, et contribue à la chute du dictateur Pinochet. Sorti en 2013, ce film de Pablo Larrain a remporté le prix du film de fiction pour l’histoire du temps présent 2013, à l'occasion des Rendez-vous de l'histoire de Blois. Un débat suivra avec Christian Delage, directeur de l'Institut d'histoire du temps présent, Anne Perotin Dumon, chercheuse à l'IHTP et historienne spécialiste de l'Amérique latine, et Jean-Marie Génard, responsable cinéma des Rendez-Vous de l'Histoire de Blois.


Durée : 117 minutes.
Couleur, Noir et Blanc.
Pays : Chili, USA.
Année : 2013.
Avec : Gael García Bernal, Antonia Zegers, Alfredo Castro.

Rapide synopsis : Chili, 1988. Lorsque le dictateur chilien Augusto Pinochet, face à la pression internationale, consent à organiser un référendum sur sa présidence, les dirigeants de l'opposition persuadent un jeune et brillant publicitaire, René Saavedra, de concevoir leur campagne. Avec peu de moyens, mais des méthodes innovantes, Saavedra et son équipe construisent un plan audacieux pour libérer le pays de l'oppression, malgré la surveillance constante des hommes de Pinochet.

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en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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No
de Pablo Larraín

Proposition d'analyse

La Maison de la rue Troubnaïa de Boris Barnet (mardi 11 février 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Une heure muette, mais une heure pleinement musicale. Paracha quitte sa campagne lointaine et débarque à Moscou avec son oie. Elle atterrit, un peu malgré elle, dans un immeule haut en couleurs, où les mouvements des uns et des autres participent d’une véritable chorégraphie du quotidien. Paracha se fait royalement exploiter par un coiffeur de l’immeuble et découvre les joies du syndicat comme alternative à sa situation. Mais c’était sans compter l’existence d’une homonyme… Le film oscille entre une symphonie urbaine au rythme effréné et un film en studio où l’on en finit pas de dévaler les escaliers. En présence d’Eugénie Zvonkine, maître de conférences à l’Université Paris VIII, spécialiste du cinéma soviétique.


Durée : 64 minutes.
Noir et Blanc.
Pays : Russie.
Année : 1928.
Avec : Vera Mareckaja, Vladimir Vogel, Elena Tiapkina.

Rapide synopsis : Une jeune provinciale debarque a Moscou et rencontre un jeune homme de son village. Il l'amène dans son immeuble, celui de la rue Troubnaïa. Elle y est aussitôt recueillie et exploitée par le coiffeur Golikov...

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 11 février 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

pour voir et revoir
La Maison de la rue Troubnaïa
de Boris Barnet

Proposition d'analyse

La « maison », microcosme d’une cinétique urbaine

« Ce qui inspire le désir nostalgique de Moscou, ce n’est pas seulement la neige avec son éclat d’étoile la nuit et ses cristaux comme des fleurs le jour. C’est aussi le ciel. Car l’horizon des vastes plaines pénètre toujours dans la ville entre des toits humiliés. C’est seulement vers le soir qu’il devient invisible. Mais alors la crise du logement à Moscou produit son effet le plus étonnant. Si l’on parcourt les rues en flânant au premier crépuscule, on voit presque chaque fenêtre dans les grandes et les petites maisons brillamment éclairées. Si la clarté qui s’en échappait n’était pas si irrégulière on croirait être en présence d’une illumination. »
BENJAMIN Walter, « Moscou », in Sens unique, Enfance Berlinoise, Paysages urbains, Éd. Maurice Nadeau, 1998, p 274.

Tout est affaire de décor

Paracha, jeune fille qui a grandi dans la campagne profonde, arrive à Moscou pour y tenter sa chance. C’est en tout cas ce que nous dit tout honnête synopsis au sujet du quatrième film de Boris Barnet. Pourtant, les premières minutes de La maison de la rue Troubnaia annoncent à peine la venue de son personnage principal. Ironie du sort : pour tout bagage, Paracha possède l’adresse de « la maison de la rue Troubnaia » (ou de la « place », selon les traductions) mais elle ne la trouve pas ; les moscovites lui donnent des informations contradictoires, un jeu de fondus perd le spectateur au passage. Alors, où se trouve cette « maison » ? Quelque part dans la ville ou seulement dans l’imaginaire cinématographique ?

Le décor préexiste doublement à Paracha, il apparaît comme la genèse de toute tentation de narration. La maison de la rue Troubnaia, avant même d’être une première image, est annoncée sur grand écran par un carton : le film a été tourné dans les studios Mejrabpom-Rouss en 1928. Ce n’est pas anodin : la Mejrabpom-Rouss, pleinement active entre 1924 et 1938, est le point de convergence entre le Secours ouvrier international et la vieille compagnie Rouss . Boris Barnet détourne les codes du « film de propagande » et ose faire du syndicalisme l’objet d’un dénouement inattendu, empreint de dérision contestataire. Il convoque ainsi le contexte politique tout en le distanciant. Dès lors, La Maison de la rue Troubnaia pose la question du « vivre ensemble » plus globalement. Dans les mêmes années, Walter Benjamin écrivait : « Le bolchévisme a aboli la vie privée. L’administration, l’activité politique, la presse sont si puissantes qu’il ne reste plus du tout de temps pour s’occuper des choses qui ne coïncident pas avec elles. Il ne reste plus d’espace non plus. Des appartements qui jadis accueillaient une seule famille dans leurs cinq à huit pièces en abritent maintenant souvent huit. On pénètre par la porte d’entrée dans une petite ville. Plus souvent encore sur un champ de bataille. On peut buter dès l’entrée des lits. C’est le bivouac entre quatre murs, et la plupart du temps le maigre mobilier n’est que le résidu de possessions petites-bourgeoises qui paraissent beaucoup plus accablantes encore, maintenant que la pièce est misérablement meublée. » Du carton au lieu, de l’écran au décor, donc ; d’emblée La maison de la rue Troubnaia annonce un jeu d’échelles, lequel est soutenu avec virtuosité par un découpage dynamique, une variation d’angles de prises de vue, et donne ainsi l’aperçu exhaustif, l’exploitation jusqu’à épuisement, de toutes les possibilités offertes par un studio, du plan de coupe à la plongée. Difficile de ne pas voir dans le décor coupé du Tombeur de ces dames (1961) de Jerry Lewis la réminiscence du film de Barnet. En effet, la cage d’escalier est la métonymie du décor de la « maison » et le réalisateur joue de la compartimentation sur un mode chorégraphique : la cohabitation de ladite maison se réalise selon un « bail(llet) » rythmique, où les mouvements se répondent autant qu’ils se complètent. Après avoir posé les étages plan par plan, Barnet laisse la caméra dévaler les escaliers.

En Construccion de Jose Luis Guerin (mardi 4 février 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Des immeubles du Barrio Chino de Barcelone tombent un à un. Ses habitants sont amenés à vivre dans un "non-temps", suspendus entre un passé mythique, lequel ressurgit contre toute attente, et un futur vague et assurément terne. C'est dans cette "vie dans le creux" le réalisateur espagnol José Luis Guerin s'immisce et nous embarque. Son documentaire "qui n'en est pas tout à fait un" explore avec une minutie vivante et vivifiante les récits des habitants, leurs souvenirs et leurs espoirs, à l'heure où les murs brisés permettent une véritable mise à nu. Nicolas Thévenin, co-créateur de la revue Répliques, qui consacrait son deuxième numéro à José Luis Guerin (notamment), animera une discussion à l'issue du film.


Durée : 125 minutes.
Couleur.
Pays : Espagne.
Année : 2008.
Avec : Juana Rodríguez Molina, Iván Guzmán Jiménez, Juan López.

Rapide synopsis : Dans un quartier populaire de la ville de Barcelone, au cours de travaux de réhabilitation, il est construit un immeuble de résidence. La caméra s'attache à comprendre et connaître au travers de cette construction immobilière les habitants de ce quartier : les jeunes qui jouent au football, un vieux marin, un commis de travaux, un couple de jeunes à la dérive. Ce film nous montre comment la mutation du paysage urbain implique une modification du paysage humain d'un quartier.

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 4 février 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

pour voir et revoir
En Construccion
de Jose Luis Guerin

Proposition d'analyse


Quartier / Habitants = Ré (novation + miniscences)


« J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources. »

Georges Pérec, L’espace (suite et fin)


S’en remettre à Georges Pérec pour entrer dans En construcción, ce n’est pas jeter un pavé dans la mare, cela revient tout au plus à enlever une brique du quartier Chino de Barcelone où José Luis Guerin a tourné. La démarche de José Luis Guerin apparaît comme celle inverse (au sens ‘mathématique’, « 1/x », et non d’opposition) de La Vie mode d’emploi (1978) de Georges Pérec. En effet, si le réalisateur tâche de « construire » un espace où parole et mémoire sont solidaires, à travers un goût prononcé pour l’exhaustivité et la recherche formelle, le mariage entre hyper documentation et éclosion de fiction, le rapport au « décor » les distingue. Dans En construcción, les appartements n’apparaissent pas en coupe pour des motivations esthétiques : c’est l’état de fait, car il semble bien qu’ici, dans le barrio Chino, on détruit plus qu’on ne bâtit. C’est du moins le point de vue adopté par le montage : nous ne verrons finalement qu’un seul appartement rénové, froid et sans âme, à la fin du film, alors même que les murs qui tombent donnent leur rythme au déroulement des journées. La structure du film est animée par cette tension entre disparition et résurgence, « montage et démontage », au sens le plus littéral du terme, puisque José Luis Guerin et son équipe entamaient le processus de postproduction en parallèle du tournage, respectant ainsi le précepte bressonien : « Monte ton film au fur et à mesure que tu tournes. Il se forme des noyaux (de force, de sécurité) auxquels s’accroche tout le reste. »

Les Apprentis de Pierre Salvadori (mardi 28 janvier 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Pour le premier cycle de la nouvelle année, le ciné-club propose de faire avec vous un état des lieux: "chacun cherche son toit" ou l'occasion d'explorer en trois films l'interaction entre personnages et habitation. Nous vous invitons chaleureusement à notre pendaison de crémaillère le 28/01 à 20h30 avec la projection des APPRENTIS (1995) de Pierre Salvadori, en sa présence. Le film sera suivi d'une discussion avec le réalisateur. C'est donc doublement l'occasion de découvrir les mésaventures d'Antoine (François Cluzet) et Fred (Guillaume Depardieu), colocataires malgré eux dans un appartement qui ne leur appartient pas. Pour tout bagage, ils portent les maux d'un siècle finissant, tentant tant bien que mal de composer avec les petits désagréments de l'existence. LES APPRENTIS est une comédie qui explore la tendresse là où tout ne pourrait être qu'amertume et s'inscrit ainsi, avec une grande sensibilité, dans la lignée des aventures d'Antoine Doinel ! de François Truffaut.


Durée : 95 minutes.
Couleur.
Pays : France.
Année : 1995.
Avec : François Cluzet, Guillaume Depardieu, Judith Henry.

Rapide synopsis : Antoine est un écrivain raté et dépressif. Fred ne fait pas grand-chose de sa vie et semble s'en contenter. Tous deux partagent un appartement et vivent de petites combines foireuses. Les aventures et surtout mésaventures de ces deux copains un brin loosers, leur permettront de s'apercevoir que l'amitié est bien la plus grande des richesses.

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 28 janvier 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

pour voir et revoir
Les Apprentis
de Pierre Salvadori

Proposition d'analyse

Premier film du cycle « Chacun cherche son toit » :
L’appartement qui ne leur appartenait pas

« Habiter un lieu, est-ce se l’approprier ? Qu’est-ce que s’approprier un lieu ? À partir de quand un lieu devient-il vraiment le vôtre ? Est-ce quand on a mis à tremper ses trois paires de chaussettes dans une bassine de matière plastique rose ? Est-ce quand on s’est fait réchauffer des spaghetti au-dessus d’un camping gaz ? Est-ce quand on a utilisé tous les cintres dépareillés de l’armoire-penderie ? »Georges Pérec, Espèces d’espaces

« Heureuse est la maison qui abrite un ami. Il se peut même qu’on la construise, telle une charmille en fête ou une arche joyeuse, pour ne l’accueillir que durant une seule journée. Plus heureux encore est celui qui, sachant la solennité de cette relation, en honore la loi. »Ralph Waldo Emerson

Tout commence par une porte qui ne s’ouvre pas. Antoine (François Cluzet), petit brun sec, index enfoncé sur la sonnette, refuse obstinément cette barrière inerte entre lui et Valérie, la femme qui l’a quitté. Changement de palier, changement de porte, deux ouvertures légèrement décalées : Fred (Guillaume Depardieu), grand dadais blond, silhouette inconnue pour Antoine, joue le majordome de circonstance, puis, une pièce plus loin, un temps plus tard, Benoît, propriétaire endimanché et américanisé, accepte d’offrir l’asile à son ami Antoine, pour « une nuit ou deux », avant de reprendre l’avion. « T’as qu’à prendre la chambre du fond. » Fondus en porte à porte, la voix d’Antoine en off inonde ce petit coin de bois vert ; trois ans se sont écoulés et l’on passe enfin de l’autre côté. « La porte démontre de façon décisive que séparer et relier sont les deux aspects d’un même acte. » écrivait Georg Simmel un siècle plus tôt. La porte nous sépare d’un écoulement tangible du temps mais relie derrière elle deux êtres qui seront bientôt des inséparables, autant dire, de drôles d’oiseaux.

La séquence d’ouverture des Apprentis nous donne le plan du film : à une relation humaine déçue répond une solidarité inattendue, le besoin de se retrouver soi-même se corrèle à l’affranchissement du « chez soi », les petites tragédies de l’existence se donnent à palper sur le ton de l’humour. D’emblée, Les Apprentis s’annonce comme « un film ami qui capte le large spectre du dérisoire humain, du rire aux larmes et retour. » Que la visite commence !

Chronique d'un été de Jean Rouch, Edgar Morin (mardi 21 janvier 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

Êtes-vous heureux ?
Si cette question trouvera pour vous sa réponse après la séance du Ciné-Club, c'est bien parce que vous aurez entendu Jean Rouch et Edgar Morin la poser dans Chronique d'un été.
Au fil de l'été 1960, le cinéaste-anthropologue et le sociologue arpentent Paris et, au gré des rencontres, cherchent à capter l'essence de l' "air du temps". Film incontournable du cinéma-vérité, d'une influence notable sur les jeunes Turcs de la Nouvelle Vague, il est encore éclatant d'actualité… Et résonne finalement une question et une seule : qu'est-ce qu'être humain ?
Céline Gailleurd et Olivier Bohler, réalisateurs du documentaire Edgar Morin, l'image absorbe le monde (en tournage, Nocturne Productions) seront présents pour une discussion à partir de projection d'extraits à l'issue de la séance.


Durée : 90 minutes.
Noir & Blanc.
Pays : France.
Année : 1961.
Avec : Régis Debray, Marceline Loridan-Ivens, Marilu Parolini.

Rapide synopsis : Paris, été 1960, Edgar Morin et Jean Rouch interviewent des parisiens sur la façon dont ils se débrouillent avec la vie. Première question : êtes-vous heureux ? Les thèmes abordés sont variés : l'amour, le travail, les loisirs, la culture, le racisme etc. Le film est également un questionnement sur le cinéma documentaire : cinéma-vérité et cinéma-mensonge. Quel personnage jouons-nous devant une caméra et dans la vie ?

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 21 janvier 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

pour voir et revoir
Chronique d un été
de Jean Rouch, Edgar Morin

Proposition d'analyse

« Si toute la vie complexe de bien des gens s’écoule inconsciemment, c’est comme si cette vie n’avait pas lieu. » CHKLOVSKI Victor, L’Art comme procédé, Éd. Allia, Paris, 2008.

L'été, d'où vient -il ?

Paris, 1960. Premier été d’une décennie nouvelle. Deux jeunes hommes, -« jeunes » si l’on considère que l’âge se lit dans l’éclat du regard-, partagent leur saison entre un vaste appartement peuplé de bouteilles vides et les rues grouillantes de passants pressés. Ils s’appellent Edgar Morin et Jean Rouch. Alors même qu’ils fréquentent tous deux le CNRS, ils se sont rencontrés au Jury du Festival de Film Ethnographique et Sociologique de Florence un an plus tôt. En 1960, le sociologue Edgar Morin a trente-neuf ans et déjà plusieurs ouvrages à son actif, parmi lesquels Le Cinéma ou l’Homme imaginaire (1956, Éd. de Minuit) et Les Stars (1957, Éd. Le Seuil). Jean Rouch, quarante-trois ans au compteur, a déjà réalisé une quinzaine de courts-métrages en Afrique, dont le plus marquant est sans doute Les Maîtres Fous (1955). La pratique de la transe fait vaciller l’objectif de la caméra et la dernière occurrence de la voix-off questionne autant le statut d’Européen que la place du spectateur . L’expérimentation d’une forme cinématographique en adéquation totale avec les mouvements des hommes qu’il filme est au cœur de ses deux premiers longs-métrages : Moi, un noir (1957), où de jeunes Nigériens s’expriment spontanément en off sur le montage image de leurs pérégrinations dans Treishville, et La Pyramide humaine (1960), où les élèves d’un lycée d’Abidjan (dont Landry et Nadine, que l’on retrouve dans Chronique d’un été) jouent des rôles proches de leur réalité, pour questionner, dans un élan d’authenticité, l’amitié possible entre Français et Africains.

L'Amour est plus froid que la mort de Rainer Werner Fassbinder (mardi 14 janvier 2014, 20h30)


Bande-annonce du film.

À (re)voir : le premier long-métrage de Rainer Werner Fassbinder ! Ce film de gangsters tout à fait atypique contient déjà tous les sujets du grand réalisateur allemand : l’amour, la douleur et les enjeux du pouvoir. Résultat : un mélange étonnant de genres, flottant entre film de gangsters,théâtralité et nouvelle vague à l'allemande.


Durée : 88 minutes.
Noir & Blanc.
Pays : Allemagne.
Année : 1969.
Avec : Rainer Werner Fassbinder, Hanna Schygulla, Ulli Lommel.

Rapide synopsis : Franz, qui a refusé de rejoindre un groupe criminel, est poursuivi par un gangster répondant au nom de Bruno. Bientôt, les deux hommes deviennent amis et se partagent la même femme, Johanna. Mais celle-ci se lasse rapidement de Bruno et le dénonce à la police alors qu'il s'apprête à braquer une banque.

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 14 janvier 2014, 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

pour voir et revoir
L'Amour est plus froid que la mort
de Rainer Werner Fassbinder

Proposition d'analyse

Une histoire de gangsters à la recherche d’un peu de bonheur

Le plot du premier long-métrage de Rainer Werner Fassbinder peut faire penser à un film banal de gangsters. Franz, joué par Fassbinder lui-même, arrive de la prison chez sa petite amie Joanna – premier grand rôle de cinéma de Hannah Schygulla – qui travaille comme prostituée et dont il est le maquereau. Dans la ville où les deux vivent, opère le « Syndicat » : une sorte de mafia avec une puissance remarquable qui veut forcer Franz à adhérer à leurs rangs. Comme celui-ci ne se laisse pas convaincre, les chefs du « Syndicat » décident d’envoyer le killer Bruno comme appât. Bruno, joué par un Ulli Lommel prenant des airs alain-deloniens, a la mission de commettre des crimes qu’on imputera ensuite à Franz – et qui, face à la police, devra chercher du soutien auprès du « Syndicat ». Mais avec l’arrivée de Bruno dans la vie de Franz et Joanna se forme un ménage à trois problématique : Franz se sent attiré par le fragile Bruno ; Joanna, par contre, supporte mal la présence de Bruno qui lui semble déranger le couple qu’elle forme avec Franz. Néanmoins, les trois « travaillent » ensemble, – jusqu’à élaborer le plan de braquer une banque…