Rendez-vous le mercredi 2 novembre, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm
pour
La reine des pommes
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm
pour
La reine des pommes
de Valérie Donzelli
Et pour les (plus) courageux lecteurs du blog, voici le synopsis du film :
Affiche de la reine des pommes |
La Reine des pommes est le premier film de Valérie Donzelli, sorti discrètement en 2010. Cette seule phrase suffit aujourd'hui à donner envie de voir le film. Mais essayons tout de même de savoir de quoi il s'agit.
Brièvement, plantons le décor : Mathieu (Jérémie Elkaïm) quitte Adèle, qui l'aime encore passionnément. Anéantie, la jeune femme ne pense plus qu'à la mort et à chanter son désespoir dans les rues de Paris et sur des compositions de Benjamin Biolay. Elle trouve du réconfort auprès de Rachel, qui lui conseille de rencontrer d'autres hommes afin d'oublier Mathieu. Synopsis confondant de banalité et inspiré par quelques autres comédies musicales parisiennes, n'est-ce pas ?
Mais attendez un peu avent de bailler de ces coïncidences évidemment fortuites ! Il faut tout d'abord que je réponde à la question que se pose tous les amateurs de pop française des années 1980 (ne soyez pas timides). Ainsi pourquoi choisir pour titre celui du fameux single de Lio ? Une lecture attentive des paroles devrait nous aider dans notre enquête. En effet, entre les sons s'extrayant du synthé, on entend distinctement :
« Celle-là elle leur court derrière
Les catastrophes elle en a fait une carrière
Quand elle les rattrape elle s'étonne encore
D'aller terminer sa course dans le décor. »
Les catastrophes elle en a fait une carrière
Quand elle les rattrape elle s'étonne encore
D'aller terminer sa course dans le décor. »
Soit une parfaite description du personnage d'Adèle tel qu'il nous apparaît dès la scène initiale (bien que sur une chanson de Charles Trenet). Mais Valérie Donzelli emprunte non seulement le caractère de son personnage à la chanson, mais aussi la tonalité du film. La Reine des pommes est donc un film léger et drôle, une sorte de parodie des « films d'auteurs français » que nous apprécions par ailleurs, de l'évident Christophe Honoré à Jacques Demy ou François Truffaut. Le burlesque y a toute sa place. Pour le comprendre, reprenons le synopsis : Rachel n'est nulle autre que la cousine borgne d'Adèle, dont l'oeil « ressemble à une méduse », tous les hommes que rencontre Adèle – Pierre, Paul et Jacques – ont le même visage que Mathieu ... On suit ainsi le personnage de rencontres en rencontres, du désespoir – qui la laisse, évanouie, dans tous les coins d'un même jardin public – à l'enthousiasme et aux expériences les plus inattendues. Adèle est toujours naïve mais confiante, toujours prête à embrasser une nouvelle aventure quitte à se retrouver dans de délicates positions (au propre comme au figuré et ne comptez pas sur moi pour en dévoiler plus). Tout ceci pour aboutir à une formidable scène finale, qui transforme le vaudeville en quelque chose de nouveau par la situation inédite dans laquelle se trouve Jérémie Elkaïm.
Valérie Donzelli nous propose donc de suivre cette (très) bonne poire, dont les (més)aventures nous ravissent. Soyons heureux, car comme dans la chanson, « elle a l'goût du désastre et elle en redemande ».
(merci à Lucie pour le synopsis !)