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Les Ensorcelés, de Vincente Minnelli (mardi 4 décembre 2012)


Bande-annonce des Ensorcelés.

Le ciné-club est heureux de vous présenter la dernière séance de notre cycle "Méta !" : Les ensorcelés, de Vincente Minnelli (1952). Venez découvrir ce grand classique : résisterez-vous aux regards de Kirk Douglas ?

Rapide synopsis : Coup de force à la Rashômon sur l’envers d’Hollywood, cet univers de manipulations et d’artistes qui ont vendu leur âme au cinéma. Le producteur Harry Pebel convoque dans son bureau Georgia Lorrison, une grande actrice, Fred Amiel, un jeune réalisateur, et James Lee Bartlow, un écrivain. Pebel attend un coup de téléphone de Jonathan Shields. Celui-ci a permis à ces trois personnes d’accéder au rang de star mais s’est parfois mal comporté avec elles. Aujourd’hui en difficulté, il leur demande de l’aider. Avec : Kirk Douglas, Walter Pidgeon, Lana Turner.

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 4 décembre, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

pour voir et revoir
Les ensorcelés
de Vincente Minnelli

Lost in la Mancha, sur Terry Gilliam, de Fulton et Pepe (mardi 27 novembre 2012)


Bande-annonce du film

Après le beau succès de la Nuit américaine la semaine dernière, nous poursuivons notre cycle "Méta !" avec le documentaire Lost in la Mancha, de Fulton et Pepe, un film fascinant, drôle et cruel sur l'échec du film maudit de Terry Gilliam, consacré à Don Quichotte.

Rapide synopsis : Depuis plus de vingt ans, Terry Gilliam n’a qu’un rêve : réaliser un film sur Don Quichotte. C’est l’exemple parfait du film maudit qu'un auteur ne parvient jamais à mener à son terme. Les documentaristes Fulton et Pepe devaient filmer le making-of d’un chef d’oeuvre, qui deviendra finalement le film racontant l’échec d’un film. Une entrée passionnante et déroutante dans l’univers de Gilliam et des rêves de cinéma : avec Johnny Depp, Jean Rochefort, Terry Gilliam, etc.

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mardi 27 novembre, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

pour voir et revoir
Lost in la Mancha
sur Terry Gilliam, par Fulton et Pepe

USA. 2000. Couleurs. 89 minutes.
Réalisateurs : Keith Fulton, Louis Pepe.
Productrice : Lucy Darwin
Musique : Miriam Cutler
Avec : Terry Gilliam, Johnny Depp, Jean Rochefort, Jeff Bridges, Vanessa Paradis.

Dans notre deuxième film de notre cycle « Méta ! », Lost in la Mancha trouvait naturellement sa place. Dans cet ensemble de films qui privilégient la mise en abime et la réflexion sur le cinéma, ce documentaire ne peut manquer d'attirer l'attention. Lost in la Mancha est un making-of qui prend la place d'un film qui restera à l'état de projet ou de rêve, un réalisateur qui en vient progressivement à ressembler étrangement au protagoniste de son propre film, un film sur l'absence de film, la difficulté de faire du cinéma. La forme documentaire est ici loin d'être remarquable et pour cause : nul ne pensait que le film échouerait et que ce documentaire, tourné en HD, aurait un autre destin que celui d'un bonus de DVD. Et on retrouve, parfois de manière trop insistante, le ton apologétique qui caractérise trop souvent ce genre d'exercice destiné aux fans ("Terry Gilliam, quel génie !" répété à tort et à travers). C'est donc au fur et à mesure que le sujet s'est dessiné et que le making-of est devenu un documentaire. Sortie en salle en 35mm, imprimée sur un format trop grand pour elle, l'image porte en elle le parcours erratique et chaotique de ce film maudit. Plutôt qu'un documentaire, Lost in la Mancha est un document, oui, mais un document passionnant.

L'homme qui devint Don Quichotte

Nous sommes en 2000. Depuis dix ans déjà, Terry Gilliam rêve d'adapter le grand œuvre de Cervantes.

La nuit américaine, de François Truffaut (mercredi 21 novembre 2012)


Bande-annonce du film

Pour inaugurer le cycle "Méta !", le ciné-club vous présentera la semaine prochaine la Nuit américaine de François Truffaut. L'histoire d'un réalisateur moyen (joué par Truffaut lui-même), qui s'apprête à réaliser un film moyen au titre ringard : Je vous présente Paméla. C'est l'aventure d'un tournage racontée par François Truffaut, avec drôlerie et tendresse : acteurs capricieux (Jean-Pierre Léaud), scripts aguichantes (Nathalie Baye)... Un film émouvant, plein d'autodérision et d'enthousiasme qui occupe une place centrale dans l'histoire de la Nouvelle Vague française ! Rendez-vous en salle Dussane, mercredi 21 novembre à 20h30 (tarifs 4€ / 3 € COF) !

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mercredi 21 novembre, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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La nuit américaine
de François Truffaut

La nuit américaine, ouverture du cycle Méta

Le film de François Truffaut est celui que nous avons choisi pour ouvrir ce nouveau cycle. Amis de la mise en abyme, du métadiscours et de toutes ces jolies figures de style, mais aussi vous, qui avez regardé six fois intégralement les bonus de la version collector du Seigneur des Anneaux, voici trois films offrant un éclairage qui ne manque jamais de plaire aux cinéphiles : les coulisses et les étapes de la construction - plus ou moins réussie et facile - d’un film. Le temps de ce cycle, nous allons effacer l’illusion cinématographique, faire virer l’axe de la caméra de 180°, et nous fixer sur les équipes techniques et artistiques qui se sont lancées dans l’aventureuse entreprise de la création. Puisqu’il n’est plus question, dans ces œuvres, de voir le résultat fini, mais le processus qui y conduit, le spectateur assiste non seulement à la fabrication, mais est aussi témoin - et La nuit américaine ne fait pas exception - de tous les obstacles, des difficultés et des montagnes à renverser pour arriver à la production que l’on a l’habitude de voir tranquillement depuis nos fauteuils.

Une comédie distanciée

L’expression « la nuit américaine » fait référence au procédé cinématographique, désormais un peu obsolète, qui consiste à tourner de jour des scènes censées se passer la nuit.

4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu (mardi 13 novembre 2012)


Bande-annonce du film

À l'occasion de la sortie de son nouveau film, Au-delà des collines, le ciné-club célèbre le grand réalisateur roumain Cristian Mungiu en vous proposant ce mardi son chef-d'oeuvre : 4 mois, 3 semaines et 2 jours.

Le film nous emmène en 1987, en République populaire de Roumanie. Ottila et Gabita sont colocataires. Mais Gabita est enceinte d'un enfant dont elle ne veut pas, dans un pays où l'avortement est un crime. Les deux jeunes femmes vont traverser ensemble cette épreuve... Palme d'Or 2007.

Nous espérons vous voir nombreux pour ce film superbe, dont le propos et la radicalité formelle ne vous manqueront pas de vous toucher !

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Rendez-vous le mardi 13 novembre, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

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4 mois, 3 semaines et 2 jours
de Cristian Mungiu

Roumain. 2007. Couleurs. 113 minutes.
Titre original : 4 luni, 3 saptamani si 2 zile.
Réalisateur : Cristian Mungiu.
Avec : Anamaria Marinca (Otilia), Laura Vasiliu (Gabita), Vlad Ivanov (Monsieur Bébé), Alexandru Potocean (Adi).

Il est certains films qu'on voudrait toujours voir pour la première fois. Le chef d'oeuvre de Cristian Mungiu est de ceux-là : vision terrible ou d'horreur pour certain-e-s, thriller rusé qui compose des bouquets avec les nerfs des spectateurs, choc d'une mise en scène redoutablement calme et distanciée. À bien des égards, 4 mois, 3 semaines et 2 jours prend le spectateur aux tripes sans jamais le prendre au piège. Les épreuves physiques et sordides que traversent les personnages nouent les entrailles ; l'intolérable suspense du scénario prend à la gorge. Le film donne beaucoup à ressentir, à penser. Ceux et celles qui l'ont vu s'en souviennent longtemps après. Palme d'Or largement méritée en 2007, le film fait à peine 300 000 entrées en France. Nous espérons que cette séance de ciné-club permettra à certains de découvrir ce réalisateur roumain à l'occasion de la sortie de son dernier film, également primé à Cannes, Au-delà des collines.

Je ne m'étendrai pas longuement sur le synopsis de ce film. 4 mois, 3 semaines et 2 jours est, entre autres, un thriller, comme le suggère le titre qui multiplie d'emblée les fausses pistes : est-ce un compte à rebours ou un mystérieux décompte ? Bien que Mungiu se distingue souvent d'Hitchcock dans son utilisation du suspense, je m'en tiendrai au précepte des affiches de Psychose : « ne révélez pas la fin du film : nous n'en avons pas d'autres ! ». Le film nous emmène donc en Roumanie, plus précisément en République populaire roumaine, en 1987. Si la tension est sous-jacente dans les premiers plans, elle n'est pas explicitée immédiatement. Gabita et Otilia sont des amies, des étudiantes en sciences politiques. Enceinte, Gabita souhaite avorter dans un pays où cette pratique est interdite, donc clandestine. Elle demande à Otilia de l'accompagner dans cette épreuve.

Du communisme à la domination masculine

Dans 4 mois, 3 semaines et 2 jours, le communisme n'est présent qu'en tant que mention, élément historique. Mungiu ne donne pas dans un film critique, appuyé ou caricatural, sur les méfaits du communisme. En choisissant le point de vue d'Otilia, le système politique disparaît pour montrer une société de domination masculine, où la violence faite aux femmes est omniprésente, qui n'est pas — loin s'en faut — uniquement le fait des Républiques populaires...

Shooting Dogs, de Michael Caton-Jones (mercredi 7 novembre 2012)


Bande-annonce du film Shooting Dogs.

Cette semaine, le ciné-club vous emmène au Rwanda, pendant les évènements tragiques de 1994 avec le film Shooting Dogs de Michael Caton-Jones. Rendez-vous en salle Dussane mercredi 7 novembre à 20h30 !

Printemps 1994. En seulement cent jours, un million de Rwandais Tutsi sont massacrés par leurs concitoyens Hutus, et le petit pays africain est transformé en charnier. La barbarie est inimaginable. Mais elle aurait pu être prévenue. L'ONU était là, et regardait. Elle regardait sans bouger. Au coeur de tout cela, un prêtre et son jeune acolyte seront forcés à jauger l'intensité de leur foi, les limites de leur courage et, enfin, de faire un choix. Rester auprès des leurs ou s'enfuir...

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Et pour résumer :

Rendez-vous le mercredi 7 novembre, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm

pour voir et revoir
Shooting Dogs
de Michael Caton-Jones

Shooting Dogs est un film-témoignage. Fondé sur des événements réels : l'abandon par les troupes internationales et onusiennes de 2000 réfugiés tutsis, rassemblés dans l’Ecole Technique Officielle de Kigali, le film se veut à la fois testimonial et commémoratif. Une manière de toucher du doigt l'horreur d'un drame encore trop peu mis en lumière par les média, et d'aider à la reconstruction de la mémoire collective du Rwanda. Par de nombreux aspects le film se rapporte au genre documentaire : une intrigue resserrée, la simplicité des plans, de la lumière et des costumes, la retenue, la pudeur même dans le traitement du drame contribuent à l'impression générale de réalisme. Dans Shooting Dogs, pas de grands violons larmoyants, même dans les moments les plus atroces. La tragédie s'accomplit en silence : seul le bruit des machettes fouettant dans l'air et s'abattant à coups réguliers vient en rompre la pesanteur. C'est cette pudeur qui confère au drame, finalement, cette impression d'effroyable banalité.

Le sombre fatalisme de Shooting Dogs ne manque pas de frapper, à la lumière d'un autre film contemporain traitant du même sujet : Hotel Rwanda. Là où Paul Rusesabagina ne cesse de remuer ciel et terre pour sauver les réfugiés tutsis, et où la fin du film offre malgré tout un message d'espoir, dans Shooting Dogs au contraire c'est l'impuissance fondamentale à pouvoir changer le cours des choses qui prévaut. L'accroche du film est éloquente à cet égard : « 1994, 800,000 killed in 100 days. Would you risk your life to make a difference? ». Non, pas un des Européens présents dans l’École ne risquera sa vie pour changer les choses, hormis Christopher, l'homme de foi, et encore son sacrifice, « la plus grande preuve d'amour », n'aura-t-il servi à rien. L'inertie générale est sensible dans le traitement des scènes: un bon nombre commence de la même manière, par un plan fixe sur un personnage seul, qui attend. Attendre, mais attendre quoi ? Les ordres de l'ONU, le secours des forces internationales, le salut divin peut-être. Retranchés dans l'Ecole Technique, leur refuge, leur prison, et finalement leur traquenard, les personnages se montrent essentiellement dépassés par la situation. Il n'y a pas jusqu'à la lourdeur du scénario, assez répétitif, qui ne rende compte de cette impuissance à pouvoir changer le cours des choses : chacune des sorties de l’École tentées par Christopher ou par Joe se solde par un échec, quel qu'en soit l'objet. Ironie suprême, c'est ceux-là même dont on attendait le salut, les militaires français accueillis en héros, qui entérinent définitivement la situation désespérée, en évacuant uniquement les Européens, et en abandonnant les Rwandais à leur sort.

Non seulement les actes mais aussi les paroles sont frappées d'impuissance dans ce film où les formules creuses et les expressions vides de sens servent d'alibi pour se dédouaner à bon compte.